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  • Tariq Ashraf
  • Quelques bons mots, un peu d'humour (Anglais), beaucoup de Business (Une deuxième religion), des TMT... somme toute, le regard d'un simple Citoyen (Au sens de la Grèce antique) sur notre société.

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 22:03

Yahoo! revient désormais à son principe originel (Yet Another Hierarchical Officious Oracle): attirer une audience qui s'appuie sur le portail Yahoo! non pas comme un annuaire fut-il de grand qualité, mais comme un tableau de bord d'information (Dashboard) en général et du contenu made in Yahoo! en particulier… du contenu mâtiné de networking social afin d'en augmenter la valeur perçue par l'utilisateur.

 

Yahoo! a racheté cet été Xoopit pour 20 millions de dollars, une start-up qui permet d'intégrer des outils de type media social dans les services webmail comme Yahoo! Mail et Gmail.

Xoopit est une application qui permet de visualiser facilement les photos, vidéos et autres fichiers média reçus en pièce jointe  et enterrés dans votre boite mail (Comme l'est Xobni pour le client Outlook)

Le but premier de cette start-up était de transformer la boite de réception email (Inbox) en réseau social personnel à part entière et ce en organisant les emails contenant des fichiers media, tout en s'appuyant de manière éhontée sur le répertoire de vos contacts…

Le produit est, pour l'avoir testé en début d'année, de grande qualité, et cette acquisition est en droite ligne avec une (nouvelle) stratégie centrée sur l'une des forces de Yahoo!: le contenu en général et le mail en particulier.

En utilisant Xoopit, Yahoo! va pouvoir utiliser le contenu… VOTRE contenu, afin de proposer une publicité mieux ciblée et (Hyper?) contextualisée car reliée à votre réseau personnel.

Conversation is the new Black. Content is just something to talk about…

Ceci est d'autant plus méritoire que les géants du webmail que sont Google, Microsoft et AOL se tournent les pouces: même si les publicités intégrées à Gmail et Google Labs for Gmail sont basées sur des mots clés et qu'il existe quelques addons…tout cela n'a rien de social, or c'est bien là que se trouve le gisement de création de valeur

Notre ami Yahoo! après moult errements dans les réseaux sociaux (Mash entre autres)  pourrait donc enfin réussir là où les autres n'ont non pas échoué, mais rien tenté…

Numéros de téléphone mobile, emplacements, identité IM, dates d'anniversaires, poste, et bien sûr adresses mail…la boite de réception mail et le répertoire mobile (Phonebook ou mobile address book) sont par nature même des environnements sociaux.

Yahoo! ne fait que mettre en application (!) ce constat en essayant de monétiser ces deux environnements à travers leurs éléments constitutifs.

Yahoo! pourra avec cette acquisition s'appuyer sur une équipe talentueuse (Issue du secteur Internet) afin d'épauler le Directeur Général Carol Bartz (Qui n'est pas du sérail), qui a constaté qu'une grande partie des forces vives de la firme a quitté le navire sous l'ère Yang: Bijan Marashi, un ancien d'Inktomi, pourrait d'ailleurs rejoindre (Au sens premier du terme) Yahoo!, la firme ayant racheté Inktomi en 2002.

Un coup qui pourrait donc s'avérer être un coup de maitre: Yahoo! met la main sur un produit de qualité, une équipe dirigeante de haut vol afin, d' (enfin!) utiliser la domination de la firme de Sunnyvale dans l'email et le contenu et ce, au service d'une stratégie tout court dans un premier temps, orientée contenu dans un deuxième…

'We are not picking anything up, we are not in the same league'

"It is no different than any software company competing against Microsoft…Just because we are on the Internet does not mean that we are a search company. We are much broader than a search company.”

Enfin… Carol Bartz ne connait peut être pas le secteur mais connait…son métier: la firme revient à son cœur de…métier et veut pousser son avantage concurrentiel… c'est bien dans ce cadre que Yahoo! et Microsoft ont conclu un deal sur la recherche Internet: Yahoo! a lâché son moteur de recherche pour Bing… afin de se recentrer sur que la firme a toujours su (bien) faire.

Selon cet accord, les recherches internet sur Yahoo! garderaient la marque de la société avec mention de Bing ('Powered by Bing')

Le plus intéressant est que les deux sociétés vont se partager le revenu généré par les publicités affichées par le moteur de recherche…de Bing. Yahoo! pourra aussi placer des publicités sur Bing.com, profitant d'un effet de volume et de synergie entre les régies publicitaires 'Search' des deux firmes, et en redevenant un réel concurrent devant l'ogre Google

Recentrage sur son cœur de métier

Entendons nous bien: que ce soit Google, Microsoft ou Yahoo!, le but est pour ces sociétés de vendre de la publicité… toutefois les approches sont par contre très différentes: Google et Microsoft misant sur le trafic, Yahoo! misant sur l'audience.

La différence me demanderez-vous?

Elle est de taille: l'Audience est l'attention (Au sens d'intérêt) qui est portée à quelque chose par un public donné… celle-ci se caractérise dans notre exemple par le temps passé par un internaute sur le site (Session Time) la récurrence, et la fréquence des visites (Repeat visitors)

Le Trafic, lui constitue le nombre de visites d’un site web sur une période donnée: la mesure étant dans ce cas là les visiteurs uniques du site (Unique Visitors)

Google et Microsoft ont eux, une approche centrée sur des applications ou packages software, applications plus ou moins liées à leur moteur de recherche, ce qui leur permet de (re)diriger le trafic vers le Search.

Yahoo! fait le pari que la valeur et son hypothétique monétisation réside dans l'audience, qui résulte elle de la qualité de son contenu… et se (re) focalise en conséquence sur sa capacité à:

1 -     Faire venir les internautes sur ses pages web

2 -     Augmenter le temps passé par les internautes à consulter ces dernières ('What are you looking for')

Pour chiffrer la chose:

-          Yahoo! News est LE site d'information dans le monde (50 millions de repeat visitors  rien qu'aux Etats-Unis devant le New York Times)

-          De même pour Yahoo! Sports qui est devant ESPN (Respectivement 25 et 21 millions)

-          Yahoo! Finance attire 20 millions contre 14 millions pour AOL Money

-          Pour finir Yahoo! Mail détruit la concurrence avec les deux tiers des repeat visitors dans le monde soit 103 millions (pour 250 millions de comptes mail), contre 48 pour Hotmail, 38 pour AOL et 36 millions pour Gmail

 

Back to Basics

C'est la raison pour laquelle la firme a lancé sa nouvelle Homepage en la rendant plus claire mais surtout en y ajoutant des Widgets ou Favourites permettant de consulter des sites en restant sur la page Yahoo! (La même philosophie que Bing d'ailleursmais poussée plus loin), voire même d'y interagir par le biais de ces mêmes outils (Le site propose des Widgets Twitter, Facebook, MySpace, Yahoo! Messenger, Live Messenger…)

De même la nouvelle version de Yahoo! Mail intègrera d'ici la fin du mois plusieurs applications intégrées à votre inbox:

-          Xoopit qui permet donc voir et partager les photos de votre boîte de réception

-          PicNic qui donne la possibilité de retoucher vos photos juste avant de les envoyer par mail

-          Share it qui permet de partager des fichiers lourds et ce jusqu’à 100 Mo

-          Flickr avec qui il est possible des photos Flickr avec vos amis et votre famille

-          Automatic Organizer,  un assistant personnel qui classe les mails (comme les règles de tri dans le client Outlook)

-          Paypal  qui permettra d'envoyer de l’argent à vos contacts de votre boite email.

Pour couronner le tout, la firme crée un véritable Stack Web/mobile en synchronisant la homepage web personnalisée par l'internaute avec la homepage mobile.

En privilégiant l'audience Carol Bartz redécouvre l'ADN même de Yahoo! (Le contenu) qu'elle "contextualise" via le networking social, et laisse Google se concentrer sur le trafic résultant de son cœur de métier: la recherche internet (Seule activité de la firme qui soit couronnée de succès…)

En fin de compte, ce que nous dit le nouveau CEO de Yahoo!, c'est que contrairement à l'adage, ce n'est pas le voyage qui compte, mais bien la destination.

Espérons juste que cette dernière ne soit pas la même que celle d'AOL

 

@TariqAshraf

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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 01:00

Dans un précédent article ('What are you looking for'), j'ai eu l'occasion d'évoquer le lancement du nouveau moteur de recherche de Microsoft, et son changement de nom… j'ai entre autres mis en avant qu'un bon point de départ pour Microsoft serait une marque forte et une campagne marketing de qualité…

Et bien nous y sommes… Microsoft a lancé Bing le 1er Juin (La date officielle était elle au 3 juin).

Avant de parler de marque et du moteur de recherche, prenons un peu de recul pour voir quelle pourrait être la stratégie de Microsoft.

La firme de Redmond ne va pas gagner la guerre des moteurs de recherche contre Google:

C'est fini. Microsoft a perdu.

En effet, la seule issue pour Microsoft dans le domaine de la recherche Internet, est l'échec… l'échec si Microsoft continue de suivre les règles du jeu établies par Google.

Steve Ballmer et ses lieutenants doivent établir de nouvelles règles, et penser comme le Roi David l'a fait devant le géant Goliath.

It's not a matter of Skills, but a battle of Wills

Dans ce passage de la Bible (devenu un classique depuis) un jeune berger (David) se porte volontaire pour se battre contre le champion des Philistins et donner la victoire à son peuple. Il n’était armé que d’une fronde, alors que le Philistin (Goliath) avait en sa possession Armure, Epée, Lance et Javelot…

"David courut à toute vitesse pour se placer et affronter le Philistin. David mit prestement la main dans son sac, y prit une pierre, la lança avec la fronde et frappa le Philistin au front. La pierre s'enfonça dans son front et il tomba la face contre terre.

Ainsi David triompha du Philistin par la fronde et la pierre. Il frappa le Philistin et le tua. Il n'y avait pas d'épée dans la main de David. David courut, s'arrêta près du Philistin, lui prit son épée en la tirant du fourreau et avec elle acheva le Philistin et lui trancha la tête. Voyant que leur héros était mort, les Philistins prirent la fuite."

David a donc bien changé les règles du jeu en utilisant ses propres atouts et les outils qui lui étaient familiers, en se gardant bien d'attaquer Goliath sur son terrain de prédilection.

Goliath était lent, et pétri d'arrogance, mais c'est bien ce qu'il lui permettait de résister aux attaques classiques qui a causé sa perte.

La situation de Google n'est pas si éloignée de celle du géant de la Bible, en ce sens que sa force est aussi sa faiblesse, les 'mots-clés' ou 'Keywords' qui sont au centre de son moteur de recherche. Microsoft doit casser ce modèle en allant plus loin que les simples 'Keywords', ce que ne peut faire Google,  ne serait-ce que parce que ces fameux mots constituent la pierre angulaire de son business de recherche mais aussi de sa technologie publicitaire 'Adsense'.

Microsoft a peu de choses  à perdre avec 8% de part de marché aux Etats-Unis l'année dernière contre 64% pour l'ami Google, Steve Ballmer peut se permettre de tenter des choses… et Google ne peut pas fondamentalement changer sa recherche par mots-clés: Les 'Keywords' sont les fondations mêmes de la société et 'alimentent' son Business Model, malheureusement ils n'alimentent en aucun cas l'ergonomie de la recherche sur Internet…

Bing From Jersey

Lors de la Conférence D7 d'All Things Digital, lorsque Steve Ballmer a donc parlé de Bing, j'avoue avoir été soulagé, rien de choquant ou de ridicule dans ce nom là…

Pour les plus anglophiles d'entre nous/vous, ce mot a d'ailleurs des accents assez savoureux, comme dans 'The Sopranos' de la chaine câblée HBO, où nos compères de la Mafia de New Jersey se retrouvent dans un bar…pour adultes nommé 'Ba da Bing'.

La phrase 'Ba Da Bing Ba Da Boom' elle, désigne une exécution ou une tache facile dans l'argot de New York.

Plus concrètement (et en laissant le style Maître Capello de coté), la firme de Steve Ballmer a positionné Bing, non pas comme un moteur de recherche mais comme un moteur de… décision (Decision Engine), ce qui est un coup de Maître en termes Marketing:

Nous ne vous aidons pas à chercher, nous allons vous aider à choisir.

-          Bing a pour ambition de ne pas fournir des pages Web, mais des réponses aux questions que se pose l'Internaute. Ce dernier utilisant le web pour trouver un hôtel, une salle de cinema, des idées de cadeaux, faire des réservations etc…

L'idée est donc de ne pas fournir un catalogue de contenu online mais de donner à l'internaute les éléments qui permettent de prendre une décision.

-          Bing organise le contenu et les résultats non pas via un simple algorithme, mais en analysant les types de résultats qui se sont avérés pertinents pour ces derniers.

Le moteur de recherche se focalise ainsi sur le contenu auquel l'internaute peut attacher de la valeur… ce qui le place entre un moteur de recherche 'classique' et la ligne éditoriale d'un moteur de recherche verticale ('What are you looking for')

-          Bing...filtre les résultats qui sont identifiés comme non pertinents, ainsi en lieu et place d'une quantité impressionnante de résultats de recherche, l'internaute a en face de lieu des résultats passés au tamis, Bing jouant le rôle du Concierge d'un Hôtel, qui oriente les internautes en fonction de leur besoin.

Show me the Money

Bing constitue donc un nouveau paradigme dans la recherche internet [Gartner, sort de ce corps!]

Dire que j'ai pu écrire cela… plus simplement, Bing change de posture dans la recherche internet et en conséquence, le marketing web va devoir s'adapter:

-          Un nouveau catalogue Internet centré sur la qualité de résultat

A date les annonceurs achètent la publicité liée à la recherche internet, auprès de Google et Yahoo! (Microsoft n'ayant au mieux que 8% de part de marché)

Bing va changer cela en permettant une recherche plus fine de la part de l'Internaute et donc -mécaniquement- une meilleure adéquation des publicités associées.

-          Une nouvelle approche du SEO (Search Engine Optimization)

Le SEO constitue l'ensemble des techniques visant à donner les d'informations concernant le contenu d'une page web aux robots d'indexation des moteurs de recherche afin d'influencer celle-ci.

Bing ne va plus afficher comme précédemment, TOUS les sites qui seront indexés par le moteur, mais va catégoriser les résultats et limiter le nombre affiché par catégorie et sous catégorie: une recherche pour le groupe 'Wax Tailor' va afficher les catégories 'Biographie', 'Musique', 'Concerts'…

Les stratégies de SEO vont donc devoir s'adapter afin de coller à cette nouvelle méthode d'indexation et d'affichage… et ne plus s'appuyer sur les seuls ’Keywords' chers à Google.

-          Une nouvelle forme de portail Internet

Les moteurs de recherche ont toujours eu pour ambition d'être des portails Internet, à mon sens, seul Yahoo! a réussi avec Yahoo! News, Yahoo! Finance etc…

Bing en tant que 'Moteur de Décision' devient un portail, mais différemment en ce sens qu'il fournit un contenu internet à l'utilisateur (dans le cadre d'une réservation de voyage par exemple), sans l'envoyer sur un autre site: une recherche pour au hasard, 'Avion Dubai' va pouvoir afficher les résultats de prix (sous forme notamment de graphiques, avec notion de tendance), de date, de recommandation par les autres internautes, et bien sur de liens pour acheter les billets et réserver un hôtel.

Les agences media, et les annonceurs vont devoir s'adapter, ne serait-ce que parce que les autres sites de recherche vont intégrer ce genre d'approche…

Ceci constitue une menace de taille pour les portails traditionnels (Yahoo!) et les moteurs de recherche thématiques que sont les moteurs de recherche verticaux (Voir 'What are you looking for')

Le Decision Engine de Microsoft emprunte énormément à ce que j'appelle la 'Philosophie du Roi David', et change l'ordre établi, ne serait-ce qu'en innovant, ce qui est somme toute assez rare pour cette firme:

-          Les internautes peuvent avoir des réponses à des questions qui sont saisies dans Bing

-          Les résultats sont affichés en catégories 'Logiques' telles que l'emplacement géographique par exemple, ces catégories 's'affinant' constamment

-          Les résultats sont analysés et présentés afin de trouver des réponses ou des éléments de réponse, non pas des URL (liens web)

Bling Bling (Facile)

Pour finir, Microsoft va lancer une campagne de publicité de 100 millions de dollars pour le lancement de son nouveau moteur sur le thème de:

"Bing helps you overcome search overload and find the best choice faster"

"The world doesn’t need just another search engine, it needs a decision engine."

Pour être clair, je ne suis pas encore enthousiaste, j'attends de voir si la qualité de recherche est au rendez-vous, et si elle ME parait pertinente.

Je n'ai jamais été un fan de Microsoft, mais ce qui me parait important c'est que la firme lance un pavé dans la mare, et quel qu'en soit le résultat, cela va avoir pour effet de bouger les lignes.

Comme avec l'arrivée du Palm Pre qui va s'attaquer à l'iPhone d'Apple, il se peut que je ne change pas de baril de lessive, mais quoi qu'il arrive j'accueille avec grande satisfaction le retour de la concurrence: elle permet de réveiller les leaders (assoupis) du marché.

Comme dirait Steve B: 'Google, je te vois!'

@TariqAshraf

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 01:05

"Je ne pourrais jamais pénétrer nettement dans les choses d'en haut, si je ne suspendais mon esprit, et si je ne mêlais la subtilité de ma pensée avec l'air similaire.

Si, demeurant à terre, je regardais d'en bas les choses d'en haut, je ne découvrirais rien"

'Les Nuées'

(Tiré de 'Νεφέλαι/Nephélai' en Grec ou 'The Clouds' en Anglais)

Pièce d'Aristophane, 423

Cloud, Cloud Computing, Cloud Services: il n'y a pas plus tendance en ce moment, si ce n'est Twitter

Les industriels de l'informatique et des réseaux misent sur le nouveau concept qui consiste à centraliser des capacités informatiques dans des Data Centres et à vendre le service à la demande via un 'simple' accès web.

 

Une véritable révolution comparable à celle de l'internet et du e-commerce nous dit-on…

1 -     Un paiement plus souple

-          Facturation liée à l'usage…

-          Ajustement du service à la hausse ou à la baisse…

2 -     Une facilité et une rapidité de mise en œuvre

-          Accès à des ressources 'Hardware' dans un laps de temps relativement court.

-          Peu ou pas d'investissement (Capital Expenses: CAPEX) pour les utilisateurs.

3 -     Moult opportunités de création de valeur…

-          Moins d'obstacles techniques à l'innovation

-          Amélioration de l'interopérabilité entre des technologies très différentes…

Le Cloud est ainsi l'aboutissement d'un mouvement de fond vers la simplification et la dématérialisation des services informatiques. Le PC avait rapproché les moyens informatiques des utilisateurs mais en avait aussi imposé la complexité à tout un chacun; le Cloud lui, permet enfin de ne conserver que l'usage. La boucle serait donc bouclée.

Salut les petits clous!

 

Commençons par définir la chose: Le Cloud fait référence à l'utilisation de la mémoire et des capacités de calcul d'ordinateurs et de serveurs dédiés répartis dans le monde entier, et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs du Cloud peuvent ainsi disposer d'une puissance informatique considérable et modulable… tel que l'eau et l'électricité (ce qui correspond au concept originel 'On Demand' d'IBM)

 

Des services offrant donc des capacités de calcul et informatique au sens large, de réseau et de stockage avec:

1 -     Une absence de gestion matérielle ('Hardware Management') pour l'utilisateur du service

2 -     Des utilisateurs qui n'ont pas de couts d'infrastructure, mais plutôt des couts opérationnels qui d'ailleurs sont variables (Operational Expenses: OPEX)

3 -     Et une infrastructure très élastique en termes de capacité (à la hausse ou à la baisse)

Les Clouds remplissent les trois conditions, on peut citer comme exemples Amazon EC2, Windows Azure, Google Apps

 

Les Cloud Services, eux, ne remplissent pas la condition des coûts sous forme d'OPEX, Ils peuvent d'ailleurs être instanciés sur une couche Cloud (Le 'Software as a Service' ou SaaS est un exemple), les Cloud Services les plus connus sont Gmail, Google Docs, Yahoo! Mail, Salesforce CRM…

 

A l'image de la fée électricité il y a un siècle, la puissance de calcul et de stockage de l'information serait proposée à la consommation par des sociétés spécialisées. De ce fait, les entreprises n'auraient plus besoin de serveurs propres, mais confieraient cette ressource à une entreprise qui leur garantirait une puissance de calcul et de stockage à la demande.

Une couche logicielle de gestion des ressources et d'outils de programmation est aussi proposée par les propriétaires de Cloud Computing et ce de manière à rendre utilisable par le plus grand nombre ces ressources informatiques sans plonger dans les méandres de la technique.

De plus le Cloud Computing permet un accès simultané à l'architecture de la part de plusieurs utilisateurs, et en plusieurs endroits. Grâce à des performances réseau en croissance constante, le 'Hardware' peut être situé à une distance très importante de l'utilisateur du service.

La capacité peut être ajustée à la hausse et à baisse, dynamiquement et instantanément (ce qui constitue la vraie différence avec des hébergeurs).

C'est dans cette optique que les logiciels en ligne tels que les suites collaboratives peuvent être perçues comme la partie logicielle émergée de cette nouvelle manière de concevoir l'informatique. De même, les systèmes d'exploitation pourraient être proposés à distance. Sur ce point, les technologies de virtualisation, très en vogue à l'heure actuelle, pourraient s'intégrer à plein dans le concept de Cloud Computing.

La tête dans les nuages

En théorie, les avantages de ce système sont multiples. En 2009, 100 milliards de dollars vont être investis dans les serveurs d'entreprise (Source: IDC). Mais ces derniers ne sont utilisés qu'à 10 % (en moyenne) de leur capacité.

En mutualisant l'usage des serveurs, on estime que l'on pourrait au moins doubler leur taux d'utilisation. Alors que la crise économique pousse les entreprises à optimiser leurs achats informatiques, les fournisseurs de grands serveurs, comme HP, IBM ou Sun, et plus récemment Cisco (qui lui, maitrise le réseau), se sont donc lancés dans la course.

D'autres acteurs majeurs de l'informatique en réseau ont décidé d'y participer. En particulier Microsoft - qui a présenté un système d'exploitation virtuel baptisé Windows Azure - et bien sur Google: la firme de Mountain View est le champion des Cloud Services dans un premier temps  avec Gmail, Gdrive, Google Calendar puis du Cloud Computing (Google Apps).

Un mouvement stratégique planifié depuis longtemps, comme l'indique la construction de Data Centres massifs lancée depuis déjà plus de 5 ans par Google.

Amazon a été une des premières entreprises à proposer par l'intermédiaire de ses outils S3 (Simple Storage Service) et EC2 (Elastic Compute Cloud) du stockage et de la puissance de calcul tirée de son infrastructure informatique pour des clients. Le New York Times est par ailleurs client d'Amazon et utilise le service S3 pour ses archives en ligne.

Des clous oui!

…mais nous sommes encore loin du Cloud Computing en tant que service de type Utility: facile d'accès et fiable, comme peuvent l'être l'eau et l'électricité… il reste encore quelques obstacles à lever.

1 -     Exigence de Sécurité ('Sans Maitrise, la puissance n'est rien')

Il existe une problématique de sécurité liée à la nature même du Cloud Computing: les données à traiter sont partagées entre la société cliente et son fournisseur… dans un environnement lui-même 'partagé'. Le fournisseur doit être capable de garantir la sécurité et la confidentialité des données au sortir de la firme cliente: que ce soit en termes de transport ou de traitement dans le Data Centre.

Ceci implique en interne une muraille de Chine entre les données de ses différents clients; et un chiffrage des données suffisamment puissant et crédible pour rassurer des clients confiant leurs informations sensibles (tels que les fichiers clients) à un tiers.

Bien sur cette exigence de sécurité est à comparer à toutes les vulnérabilités qui subsistent du simple fait de l'incurie ou de l'ignorance des utilisateurs (Perte d'ordinateurs portables contenant des données sensibles par des employés ou des consultants, de clés USB et autres CD Rom, Faille dans les clés WEP des réseaux WiFi etc…).

Toutefois, les solutions logicielles multi-clients ont encore du chemin à faire: comme toujours, les mesures seront prises après les premiers incidents.

2 -     Les choix en termes d'architecture (plateforme) restent d'actualité

A l'heure actuelle (et cela ne semble pas près de changer) la totalité des fournisseurs de Cloud Computing forcent leurs clients à adopter une plateforme qui leur est propre (Amazon Web Services, Google Apps…). La plupart des sociétés possèdent plusieurs plateformes… donc dans le principe elles devraient adopter plusieurs fournisseurs… ce qui va à l'encontre de l'optimisation recherchée. L'obstacle à l'interopérabilité étant de fait plus commercial que technique, il est probable que cette situation perdure tant qu'un standard de fait ne se sera imposé, permettant l'interopérabilité des solutions (une polémique a déjà défrayé la chronique entre IBM, et Amazon, mais elle constitue un sujet à part entière)

3 -     La fiabilité n'est pas encore totale (My SLA is better than your SLA)

Cette année, les services Google Apps, Windows Azure et Amazon S3 ont été plusieurs fois indisponibles, et certains utilisateurs rapportent des problèmes réguliers de lenteur quand le service est censé être 'disponible'.

Bien sur cela arrive de même lorsque les services et les plateformes informatiques sont hébergés au sein de l'entreprise, toutefois la communication autour du problème est bien meilleure et des solutions de remplacement (Fail-over par exemple) existent.

Le Cloud Computing doit se convertir à des Services Level Agreements (SLAs) alignés sur les standards du marché; ce qui peut s'avérer difficile quand la qualité de service dépend de la disponibilité d'un réseau de transport que l'on ne maîtrise pas, et sur lequel les pirates informatiques ont développé des attaques très puissantes de déni de service souvent préludes à de l'extorsion.

4 -     La localisation des serveurs de Cloud Computing est un facteur discriminant

Au risque d'en décevoir certains, Il n'y a aucune Magie: pour permettre le Cloud Computing, il faut des serveurs, dans des Data Centres… et c'est bien là que réside le problème, car la localisation de ces derniers décide de la loi applicable… aux données.

Par exemple, le gouvernement Canadien a des réticences à ce que ses agences utilisent un service hébergé dans des serveurs aux Etats-Unis, car selon l'US Patriot Act, le gouvernement américain peut y avoir très facilement accès s'il le décide…

Plus prosaïquement il est nécessaire d'avoir des Data Centres proches géographiquement de leurs clients pour prévenir toute latence dans les services proposés.

5 -     Tout ne sera pas balancé dans le tonneau du Cloud Computing

Vitesse de traitement de données (en factorisant la latence), nature des données traitées (et risque associé) ainsi que le RoI sont autant de critères importants avant de penser à traiter ces données en dehors du périmètre de l'entreprise, et ce d'autant plus que les éléments constitutifs d'un Data Centre sont disponibles à l'achat pour les sociétés d'une certaine taille.

Gageons que le Cloud proposera une solution simple et souple, qui restera plus chère pour les grandes entreprises à l'usage (en termes de cout 'unitaire') que l'achat et l'exploitation d'infrastructures en propre.

Les solutions proposées actuellement visent d'ailleurs essentiellement les PME. Quant aux groupes, beaucoup de firmes  (comme General Electric par exemple) ont leurs propres Data Centres (internes ou hébergés) qui jouent le rôle d'un Cloud Computing interne. Plus de problème de sécurité (tout le monde étant derrière son firewall) et une logique de fournisseur interne qui -en principe- met la pression sur les SLA et les couts.

Le Cloud Computing est donc une tendance prometteuse, mais la révolution ne fait pas partie du futur immédiat, les entreprises n'externaliseront pas toute leur informatique dans le Cloud Computing: ce dernier fournira toutefois un bon benchmark pour tous les calculs de RoI (Return on Investment) d'externalisation de pans de la DSI…

Avec l'idée majeure que même si le Cloud Computing peut couter plus cher qu'un service 'hébergé' en interne, il ne coute rien ou très peu quand on ne l'utilise pas…d'où l'intérêt d'intégrer la notion de TCO (Total Cost of Ownership) dans toute analyse de scénarii.

OPEX 'de droit Divin'?

 

La question du choix entre OPEX et CAPEX n'est d'ailleurs pas forcément si simple que cela… l'utilisation de capital vs cash flow est une décision qui n'a pas d'impact sur le long terme en ce qui concerne le RoI pour une entreprise bien gérée.

Le CAPEX ne constitue pas un péché capital, et les OPEX ne sont pas forcément 'bénis des dieux': c'est un choix qui relève des dirigeants (Directeur Général, Directeur Financier et Directeur des SI) et ce en factorisant plusieurs paramètres: opérationnels bien sur, mais aussi comptables et fiscaux…

Vincent Bouder

Tariq Ashraf (@TariqAshraf)

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 22:05

Depuis de nombreuses années les dirigeants de Microsoft entonnent ce refrain qui commence à être connu, 'la recherche sur Internet peut être améliorée':

Les internautes passeraient beaucoup de temps à naviguer au hasard de pages internet sans lien direct entre elles, afin de trouver l'information dont ils ont besoin (Ce qui est avéré: 40% des recherches en moyenne), et sont souvent frustrés de ne pas trouver ce qu'ils cherchent (Encore Vrai: 46% des recherches n'ont toujours pas abouti au résultat désiré au bout de 20 minutes).

Toutefois essayer de battre Google au jeu d'attrape…souris va s'avérer très difficile (J'adore énoncer des évidences, pas vous?!).

Microsoft y croit tout de même et est en train de tester en interne, un nouveau moteur de recherche Internet.

Cela constituera un échec et ce pour… deux raisons (…Retour du mythique plan en deux parties).

La première (!): Désormais l'amélioration de la pertinence des résultats de recherche internet d'un moteur de recherche classique, ne sera que difficilement perçue par les utilisateurs (Nous ne parlerons pas du moteur de recherche Wolfram, qui n'est -à date- que virtuel).

La raison pour laquelle Google a pu rapidement bénéficier d'une longueur d'avance au début de la décennie, est qu'à l'époque, la recherche sur internet était considérée comme un service sans valeur ajoutée par les firmes internet: une commodité qui ne permettait pas de gagner de l'argent.

Bullet Proof Business Model

Google a réussi à démontrer le contraire:

L'amélioration des  résultats de recherche et de la publicité ciblée, a engendré un meilleur trafic internet et en conséquence, un free cash flow permettant d'investir dans une infrastructure (Data centres) - aujourd'hui inégalée- qui à son tour, a permis une meilleure indexation de l'internet… et de meilleurs résultats de recherche: un vrai cercle vertueux... ('A Gold-pressed one, on top of that').

Pour une génération entière d'internautes, la divine surprise des résultats de leur première recherche sur le moteur de recherche a donné à la marque… une réelle Aura.

La Deuxième (!!): Microsoft semble vouloir miser sur une différenciation par le biais de l'interface utilisateur…

Le problème est que les internautes n'ont jamais répondu positivement à des innovations dans le domaine (Comme le 'Clustering' par exemple) qui devaient théoriquement faciliter la recherche et affiner les résultats: un parfait exemple est le moteur Ask.com qui a fait preuve de vraies innovations dans le domaine, mais qui n'a pas pu maintenir sa part de marché dans la recherche internet.

Le Schmimimibilimimi, le Similibilibi… le Schmilblick est il…Coréen?

Un bon point de départ pour Microsoft serait une marque forte et une bonne campagne marketing.

Simple? Oui et non, le track record de Microsoft n'est pas très bon dans le domaine… Il est essentiel de créer un lien fort avec les internautes, en termes d'usage mais avant tout d'image,  et dans le domaine les noms 'Microsoft' et 'Windows' ne sont pas du pertinents…

Le nom de code du projet de moteur de recherche de Microsoft est 'Kumo': Le 'Nuage' ou 'l'Araignée' en japonais, Microsoft vient d'ailleurs de déposer le nom de domaine 'kumo.com'.

En ce qui me concerne cela m'évoque… une marque coréenne de pneu (Kumho) et pas grand-chose d'autre.

En 1985 l'icône Coca Cola a changé le gout de son produit et (quelque peu) son Logo: à l'époque les consommateurs américains (Quelque peu sanguins il est vrai) ont manifesté contre ces changements, et sous la pression de la rue, la firme a repris l'ancienne formule et l'ancien logo (En rajoutant le mot 'Classic' sous la marque)

Depuis, Pepsi Cola a changé plusieurs fois de logo et s'apprête encore à en changer cette année (un 'Smiley' stylisé aux couleurs historiques de la marque)… mais personne n'en a vraiment cure... et là où Pepsi Cola se vend bien, le plus important est le goût (valeur d'usage), non pas l'attachement à la marque.

Malheureusement avec 'Kumo', il n'y aura que peu de valeur d'usage (Perçue!) et d'image.

Que faire? Et bien…racheter Yahoo! bien sur

Sujet de prédilection, le retour du Serpent du Loch Ness, caché par l'arbre qui lui-même cache la foret: Yahoo! (J'en profite pour remercier personnellement Jerry Yang, qui a été une vraie source d'inspiration pour ce blog)

Yahoo! malgré tous ses déboires, et ses errements (Dénoncés par votre serviteur) c'est:

-          Une technologie de recherche éprouvée (Au sens propre comme au sens figuré…)

-          Une vraie marque à laquelle sont attachés les internautes (En perte de vitesse il est vrai)

-          Un véritable media d'information online (Yahoo! Finance, Yahoo! News…) que l'on peut qualifier de seul vrai Portail grand public.

-          Une position concurrentielle enviable dans le mobile avec la suite Yahoo Go! (Même si c'est une belle endormie: Google revenant à grandes enjambées).

-          Plusieurs millions de comptes email.

-          Plusieurs millions de comptes de messagerie instantanée Yahoo! Messenger.

Suivez le guide... ou le troupeau

Pas besoin d'augure, les tendances d'audience des différents moteurs de recherche sont évidentes: tous les nouveaux utilisateurs du Web utilisent Google, qui s'est imposé comme la référence, à tel point que la marque a quitté le monde du business pour passer dans le langage commun chez nos amis outre-Atlantique. Alors qu'attendre d'un rachat de Yahoo! ?

Mais la consolidation de deux palettes de services et de réseaux d'internautes majeurs, bien sûr!

Yahoo! est une marque forte qui malgré les déboires de la firme éponyme, possède une base clients (Captive par définition!) mail, de même pour l'IM, et les Media, sans compter les internautes non enregistrés qui naviguent sur ses sites d'information, à combiner avec la puissance de feu d'un Microsoft en termes de Cash, de position logiciel (OS) sur les marchés Grand Public et Entreprises…

Microsoft possède une position forte auprès des 18-30 ans avec Live Messenger, et peut facilement s'appuyer sur Windows pour rester puissant dans le domaine. 

Yahoo! apporte une clientèle plus mûre, implantée dans le monde Internet depuis les années 90.

When you control the Mail, you control Information…

Microsoft pourrait s'appuyer sur cette base captive pour stabiliser une part du marché de la recherche (Disons de 20% au niveau mondial, avec en 2008 un Yahoo!  à 14% et un Microsoft à 3,5%) que Google sera probablement heureux de lui laisser pour s'éviter les foudres des autorités de la concurrence. Un scénario inverse de celui du marché du logiciel, en somme.

A condition de racheter Yahoo! dans son intégralité  et de mettre en place un véritable modèle de 'Cross Selling' comme le fait Google.

La valeur de Yahoo! réside dans la somme de ces activités et des synergies qui en découlent, découper la société  en morceaux détruirait de la valeur pour toutes les entités qui en résulteraient… Yahoo! a un avenir en tant que société, mais sous forme de portail dont la recherche ne serait qu'une des composantes.

D'ailleurs le mandat donné à Carol Bartz est de réorganiser la société afin de la remettre sur pieds… il n'y est fait nulle part mention du maintien de l'indépendance de la société.

 

Growth=vlookup

  La croissance de la recherche internet se trouve elle, dans le domaine de la recherche verticale: des moteurs de recherche thématiques qui permettent d'avoir une richesse de référencement sur un thème donné (Un secteur, une spécialité professionnelle…) richesse qui, comme me l'a démontré le Directeur Général d'un des principaux moteurs de recherche de prix, ne peut être égalée par un moteur de recherche généraliste comme Google ou Yahoo!.

C'est un segment de marché affichant une croissance de 15% par an depuis 3 ans, et une valeur estimée à 1 milliard de dollars en 2009 (Forrester).

Pourquoi un tel engouement?

Google est un moteur généraliste omniprésent, fournissant des résultats:

-          Généralistes, indexés mais non classés

-          Issus de sources hétérogènes

-          Sans prise en compte du contexte de la recherche

En somme, beaucoup d'information, beaucoup de pages indexées (C'est le principe de base: 'Indexer tout Internet') la seule planche de salut étant une fonctionnalité d'affinage…

Les moteurs de recherche verticale ont pour caractéristiques:

-          Une indexation qui est plus limitée en quantité, mais plus importante en qualité

-          Une sélection par des spécialistes du segment c'est-à-dire un enrichissement manuel ainsi que par des algorithmes (Que ce soit en termes de sources ou d'informations)

Cette sélection découlant d'une ligne éditoriale.

Ils permettent idéalement:

-          Un focus sur le segment de recherche qui importe à l'utilisateur

-          Une rapidité d'accès à l'information désirée (Sur leur segment)

-          Des premiers résultats pertinents notamment par le biais de la contextualisation

Ainsi si la fusion Microsoft-Yahoo! a lieu, il restera donc un duopole de Moteurs Généralistes, avec un Google solidement enraciné dans le paysage, mais aussi et surtout dans nos habitudes…

De façon assez classique, ce duopole laissera une place à de nouveaux acteurs verticalisés qui permettront d'adresser un besoin de recherche spécifique.

Somme toute, la différence entre le râteau et le tamis…

Vincent Bouder

Tariq Ashraf

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 22:04

Après avoir fait le ménage dans ses services, Google s'apprête à lancer une offre de stockage online, sous le nom de GDrive. Ce service serait offert dans le Google Pack qui contient notamment Picasa et Google Earth. Sans annonce officielle à date, on ne peut que spéculer sur les détails du service.

 

Ce service permettrait de se passer des petits logiciels qui permettent d'utiliser des comptes email GMail comme espace de stockage (ce qui d'ailleurs, est contraire à la charte d'utilisation du service).

 

Contrairement à ce qu'en pensent certains, le stockage online n'est pas la manne d'or tant espérée: même avec des millions de pages web visitées lors de l'utilisation d'un tel service, les revenus publicitaires seront négligeables à la lumière du coût associé. Bien sûr le service pourrait être payant mais ne serait qu'une goutte d'eau par rapport au chiffre d'affaires du géant de Mountain View.

 

En cherchant sur le web (via…Google) on peut trouver un argumentaire/communiqué marketing intéressant:

"GDrive provides reliable storage for all of your files, including photos, music and documents. It allows you to access your files from anywhere, anytime, and from any device - from your desktop, web browser or cellular phone.”

 

Cela est similaire -voire identique- aux services de Microsoft déjà existants: Live Mesh et Skydrive.

 

Google va ainsi commencer par offrir le service au Grand Public, avant de s'aventurer sur le marché Entreprises, comme il l'a fait avec Google Apps: GMail était un service grand public qui a ensuite été ajouté (bundlé) à Google Apps afin d'être commercialisé auprès des entreprises.

 

Je pense que Google essaye non pas d'attaquer Microsoft sur les services Live Mesh et Skydrive mais aussi et surtout de concurrencer les services Sharepoint du géant de Redmond: fidèle à son habitude le service GDrive sera intégré aux autres services de Google, nommément Google Apps et autres Google Talk.

 

 

Return of the 'Undead': the Network Computer (©Sun Microsystems)

 

Ceci constitue l'une des dernières pierres à la mise en place d'un poste de travail virtuel 'In the Cloud'.

Sur mon ordinateur, je dispose d'un ou plusieurs processeurs, un espace de stockage, de la mémoire, un écran, tout cela me permet de faire 'tourner' un système d'exploitation et des applications.

 

Dans un monde toujours-connecté, l'espace de stockage se déplace du disque dur vers la toile, le processeur et la mémoire sont dans l'un des 'Data Centres' de Google. Le navigateur devient l'OS

Dans le meilleur des mondes, si je dispose d'un écran et d'une connexion internet, j'ai accès à un poste de travail virtuel (Virtual Computing).

 

Dans ce contexte l'espace de stockage online devient donc l'épine dorsale du travail collaboratif: partager des documents, des fichiers et des répertoires avec les personnes de mon réseau, qu'il soit personnel ou professionnel. C'est bien ce qu'a engagé Microsoft avec son service Sharepoint, un business qui génère plus d'un milliard de dollars de revenus et qui -jusqu'en 2008- avait une croissance à deux chiffres.

 

Microsoft prend un service de 'base' qu'on peut assimiler à une commodité, le stockage, et y rajoute des services à forte valeur ajoutée pour ensuite le proposer à ses clients.

 

Once you start down the Dark path, forever will it dominate your destiny, consume you it will.

 

La question qu'on peut (continuer à se) poser est celle de l'avènement d'un nouvel Empire qui serait incontournable, je parle bien évidemment de…Google: bien sur les services sont innovants, et sont rapidement (et volontairement) adoptés par le public, mais est-ce que la seule mention du seul et bien maigre credo 'Do no Evil' de Google, permet d'éviter tout parallèle avec un certain 'Evil Empire' (dixit Scott McNealy ancien PDG de Sun) des années 80-90?

 

Une entreprise omniprésente, dont la moindre défaillance (cf le problème récent du moteur de recherche Google) peut ébranler…le Web. Le parallèle est plus que troublant.

 

Tout compte fait, la stratégie de Google est celle du jeu de Go: originaire de Chine, le Go est le plus ancien jeu de stratégie connu au Monde. D’après la légende, sa création remonte au XXIIIe siècle avant notre ère, (mais les premières allusions datent du VIIe siècle avant JC)

 

Le principe du jeu est très simple: on pose alternativement des pierres blanches ou noires sur l'une des trois cent soixante et une intersections dessinées sur le support de jeu.  Le but est d'encercler le plus de territoires et donc de capturer les pierres de son adversaire.

 

Le joueur ayant réussi à délimiter le plus large territoire remporte la partie. Ainsi qu'au cours d'une partie, il vaut mieux céder une partie d'un territoire afin de pouvoir développer par la suite une stratégie d'ensemble.

 

Quand un joueur pose une pierre, il doit raisonner en termes d'influence ou de potentiel. Il peut sacrifier délibérément une pierre ou un groupe pour envahir ou défendre un territoire. Un bon joueur doit savoir anticiper, lire les coups de l’adversaire et adopter une vision d’ensemble du Goban (plateau de jeu) pour identifier les risques d'encerclements…

 

Is the Dark Side stronger?

No, no, no. Quicker, easier, more seductive.

But how am I to know the good side from the bad?

You will know...eventually.

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 00:11

Le mot " sabot " est probablement la racine du mot sabotage, car les travailleurs qui voulaient un congé, ou qui voulaient lutter contre le patron pour moins d'heures de travail, jetaient certainement un sabot dans les machines d'une usine ou d'une ferme, endommageant ainsi l'outil et ne travaillaient plus jusqu'à ce que la machine soit réparée.


Cette action mettait ainsi en difficulté le patron.


Il semble donc que le cofondateur et PDG de Yahoo!, Jerry Yang, soit Anarchiste à ses heures: il a non seulement lancé sur les récifs, la firme qu'il a créée, mais il a aussi (après avoir refusé un pont d'or de Microsoft pour ce qu'il était en train de détruire) saboté le moteur de Yahoo!: en mettant sa plateforme à peine lancée -16 soupapes, double arbre à cames en tête, injection directe-  Panama de coté, pour utiliser le moteur de recherche Google.

Sauf que le deal n'allait jamais passer le bureau du DoJ américain: trop de problèmes de concurrence….

Et donc nous y sommes: il y a 'de grandes chances' (source: Blog Corporate de Google) que le deal qui permettait à Google de mettre un pied chez Yahoo! 'ne se fera pas'.

Revoyons l'action au ralenti (Wall Street et la Silicon Valley pratiquent la vidéo contrairement à la FIFA)

-          '$42 l'action pour Yahoo! Jamais! Elle est à $25 mais elle en vaut plus!'

-          'Ok dans la recherche sur Internet et de publicité contextuelle. on me taille des croupières, mais…ma nouvelle plateforme Panama va griller tout le monde au feu rouge!'

-          '$31 puis $34 l'action pour Yahoo! Jamais! Elle est à $19 mais elle en vaut plus!'

-          'Ok ma nouvelle plateforme Panama est pourrie, je vais louer le moteur de Google, mais oui c'est mieux, et puis les autorités de la concurrence vont dire oui!

-          '..et puis le marché est florissant (véridique: Argument de Yang en faveur de l'approbation par le DoJ du deal avec Google)'

-          'Je fais préparer un plan de licenciement pour me délester un peu… tout va bien, tout va bien!'

-          'Ok ils vont dire non, mais je vais me tourner vers AOL, c'est un bon deal ça va marcher vous dis-je!'


Ceci va laisser la firme de Jerry Yang  dans les pires dispositions avant un retournement du marché publicitaire, avec une rentabilité très faible et ce même avant ces errements stratégiques.

Le deal avec Google n'a jamais été la panacée: nous ne parlerons pas du problème qui consiste à  donner les clefs de la maison à un concurrent plus gros et plus apte à le gérer… d'ailleurs même dans ce cas de figure Yahoo! aurait du maintenir sa propre technologie de recherche pour satisfaire le DoJ.

Alors qu'un deal similaire avec Microsoft, ou une vente du business de recherche Internet aurait permis de tailler une fois pour toutes dans ces couts, et de créer de la valeur pour Yahoo!: Salariés ET Actionnaires.


Reste donc un deal avec Time Warner pour AOL… mais cela va s'avérer difficile:

-          En premier lieu le prix de 10 milliards de dollars demandé par TW (il y a quelque temps il est vrai)

-          De plus il faut vendre l'histoire au marché, et cela passe par une réelle pertinence économique pour ce deal, et donc par une restructuration drastique des couts, notamment en consolidant les régies publicitaires et la technologie, domaine dans lequel Yahoo! n'a pas d'historique très reluisant…


Revenons à nos…sabots.


"
Dans le domaine militaire, le mot 'Sabotage' est employé pour décrire l'activité d'un individu ou groupe indépendants (tels qu'un agent étranger ou un résistant), en particulier lorsque les actes de sabotage ont comme conséquence la destruction ou l'endommagement d'un service productif ou essentiel, tel que les équipements, usines, services publics ou aires de stockage.

À la différence des actes de terrorisme, les actes de sabotage n'ont pas comme premier objectif d'infliger des pertes humaines."



Jerry Yang est un patron qui a saboté sa propre machine (Nommément Yahoo!)


Son action a mis ainsi en difficulté les actionnaires et les salariés:

-          Le Service Productif ET essentiel, le business de Yahoo! (Recherche et publicité contextuelle) est mort…pire encore il est discrédité

-          Cela a eu pour conséquences des pertes humaines (1 500 -pour l'instant- faisant l'objet d'un plan de licenciement)

 

Comme évoqué précédemment Microsoft peut se permettre d'attendre (mais pas trop), le temps jouant en sa faveur… l'action est à $12,75 et le pire est à venir.



J'entends déjà Carl Icahn siégeant au prochain conseil d'administration de Yahoo!:

'Gentlemen, we have a Saboteur on (The) Board...'

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 01:23

… ce n'était pas un jeudi noir mais c'est un jour que les actionnaires de Yahoo! ne vont pas oublier de si tôt.

Pour commencer, la direction de Yahoo! a annoncé que d'accord, il n'y aurait point.

Puis Microsoft a subi une baisse du prix de son action d'environ $2,63, soit quasiment 10% en une séance.

La conséquence a été la descente aux enfers de l'action Yahoo! - A plus de $10 en dessous de la dernière offre de Microsoft…-  est que désormais Yahoo! n'a plus aucun ami à Wall Street. Les 'petits gremlins avides'  (Greed Gremlins) tels que Carl Icahn vont se déchainer sur la pauvre société internet et n'ont qu'une envie, avoir la tète de Jerry Yang.

(Ceci correspond respectivement aux Annonces numéro 3, 4 et 5  de mon article précédent sur Yahoo! datant du 5 mai 2008 'The Market giveth and the Market taketh away' )

Et encore, ce n'est qu'un des nombreux maux de Yahoo!, l'exode des cadres dirigeants continue (Annonce numéro 6 de mon précédent article sur Yahoo!): Usama Fayyad  le Chief Data Officer de Yahoo!,  Jeff Weiner, VP réseau, Jeremy Zawodny… ce qui indique bien que dans sa course folle pour se sauver ainsi que sauver sa société, le capitaine a perdu le soutien de ses officiers. Apparemment le recrutement serait concomitamment gelé.

(http://www.alleyinsider.com/2008/6/source_yahoo_in_hiring_freeze_starting_july_yhoo_)


Yahoo! a annoncé que la société allait utiliser la technologie Google pour sa recherche et sa publicité contextuelle.

Cet accord  va permettre de générer un CA supplémentaire (selon le consensus des analystes) d'environ $800 millions et entre $250 et $450 millions en Cash Flow opérationnel pendant la première année (A titre de comparaison un accord du même genre entre Google et MySpace a été signé en 2007 pour environ $900 millions, et ce pour une durée de 3 ans)

Je pense que c'est une erreur majeure, une erreur stratégique (Annonce Numéro 2) pour une société qui a perdu le cap il y a 3 ans avec Terry Semel son PDG de l'époque.

Pourquoi?

Essayons d'imager le propos: cela correspond à la situation d'un Chrysler demandant -gentiment- à Toyota de leur vendre leurs moteurs, pour toutes les voitures Chrysler sortant des usines…

J'avoue que  je suis tombé de ma chaise, à la lecture du blog de Google:

"Toyota sells its hybrid technology to General Motors, even though they are the number one and number two car manufacturers globally. Canon provides laser printer engines for HP, despite also competing in the broader laser printer market."

Je me demande si nos amis de Google ont observé la performance de GM dernièrement? Ou leurs ventes de voitures hybrides par rapport aux ventes totales sur ce segment de marché?

Avec cet accord, Yahoo! a publiquement admis que Google est bien meilleur qu'eux  quand il s'agit de recherche sur Internet et de publicité contextuelle.

A ceci s'ajoute le fait que le Département américain de la Justice (DoJ) va regarder tout cela de près: l'accord ne porte que sur les USA et le Canada, ceci étant évidemment lié au fait que cet accord ne passera jamais auprès de la Direction de la Concurrence de la Commission Européenne.


Ca va passer...

Yahoo! Pourra utiliser la technologie de Google en complément de la sienne:  et ce sans contraintes de minimum ou de maximum d'occurrences d'utilisation…

Cet accord non exclusif permet théoriquement à Yahoo! d'avoir des accords de même type avec d'autres sociétés… du moins c'est l'affirmation de Google.

C'est prendre les gens et le DoJ en particulier pour des imbéciles: même si Yahoo! signait des accords avec d'autres sociétés, c'est Google qui remporterait la mise.

Si l'on regarde la performance passée du moteur de recherche, on doit admettre qu'en termes techniques, son moteur de recherche et que sa plateforme de publicité ciblées sont les meilleurs et qu'en termes business les annonceurs ne jurent que par Google, un cercle vertueux difficile à briser.

Le DoJ va passer cet accord au peigne fin, au tamis puis aux rayons X, ce qui va faire peser une épée de Damoclès au dessus de Yahoo!, d'ailleurs même si le deal ne se fait pas, Google aura gagné en figeant le business de Yahoo! pendant un moment.

On peut aussi se dire que cela donne du temps à Google, car techniquement si le DoJ rentre dans une phase d'enquête approfondie (de 3 mois) Microsoft, Carl Icahn, et les autres actionnaires sont bloqués (en termes juridiques et boursiers) jusqu'au terme de cette période.

Le plus triste c'est que Yahoo! a été une grande société avec une offre de qualité, avec un fondateur -Jerry Yang- qui était non pas adulé, mais adoré de tous. Mais il a jeté son vaisseau contre les récifs… en termes techniques cela s'appelle du 'sabotage' ou plus précisément du 'sabordage' .


Wishing for the Best...

La meilleure solution pour Yahoo! ? Que quelqu'un veuille l'acheter… News Corp, AT&T, eBay,  AOL ou pourquoi pas Microsoft

Si rachat il y a cela sera à un prix inférieur à la dernière offre de Microsoft (Annonce numéro 7)

En Août aura lieu l'assemblée générale, le raider Carl Icahn ('And I will!') va essayer d'envoyer le premier taïwanais dans l'espace (Jerry Yang), il sera aidé de moult investisseurs institutionnels et particuliers, ils ont un ennemi commun: M. Yang, qui a fait beaucoup pour couler la société avec ses maladresses… il a juste oublié que cette société n'est pas que la sienne.

Plusieurs scénarios sont possibles, un statut quo, l'équipe dirigeant reste en place, une mise en orbite lunaire pour Jerry, ou un compromis…


Mais il ne faut pas oublier que Microsoft a besoin de Yahoo! et veut s'en emparer:

A $33 l'action, Steve Ballmer proposait 50% en cash soit $ 23 milliards en monnaie sonnante et trébuchante.

-  S'il revient à son offre initiale de $31 mais en proposant 2/3 en cash, son action ne reculerait que peu et

    cela constituerait une très grande tentation pour les actionnaires de Yahoo!


Quoi qu'il arrive, Jerry Y. et le conseil d'administration sont sous pression…

 

Voyage en Italie


Et sous la pression il peut arriver qu'on change d'avis… voire que l'on fasse pénitence.

 

Canossa est une commune italienne dans la province de Reggio d'Émilie en Émilie-Romagne.

Le nom provient du château de la Comtesse Mathilde de Toscane.

Ce nom  fait  écho à un évènement historique se rapportant à la querelle des investitures, querelle qui opposa les empereurs d'Allemagne (puis les rois de France) à la papauté dans la désignation des évêques:

 

En 1076, l'empereur d'Allemagne Henri IV ayant fait destituer le pape Grégoire VII dans un concile d'évêques qu'il avait nommé, le pape excommunia l'empereur, déliant ainsi ses sujets de tout serment d'obéissance.

Les pourparlers ayant échoués, l'empereur se résolut à aller voir le pape lui-même: ll apprit ainsi que le pape était en villégiature à Canossa.

 

Franchissant les Alpes en plein hiver, il arriva aux pieds de la ville de Canossa le 25 janvier 1077.

 

L'apprenant, le pape fit fermer les portes de la ville.

 

La légende veut qu’Henri IV, sa femme et ses enfants, en chemise de bure, durent attendre, les pieds dans la neige, que le pape change d'avis, ce qu'il fit le 28 janvier.

 

Le recevant, le pape ne pouvait faire moins que de lever l'excommunication de l'empereur.

 

L'expression "aller à Canossa" est depuis utilisée pour évoquer un lieu ou une occasion de soumission, de pénitence ou d'humiliation devant son ennemi...

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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 10:13

Le roi Pyrrhus Ier d'Épire, défit les Romains pendant la guerre de Pyrrhus en Italie à la bataille d'Héraclée en -280 et à celle d'Ausculum en -279. Son armée souffrit de pertes irremplaçables.


Après cette bataille, Plutarque relate dans un rapport de Denys d'Halicarnasse:

"Les armées se séparèrent; et, on raconte, que Pyrrhus répondit à un qui célébrait sa victoire qu'Encore une victoire comme celle là et qu'il serait complètement défait".


Il avait perdu une grande partie des forces qu'il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants; il n'avait aucun moyen d'avoir de nouvelles recrues (...). De l'autre côté, comme une fontaine s'écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d'hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre."


Donc si à chaque victoire de Pyrrhus les Romains perdaient plus d'hommes que lui, ils pouvaient facilement recruter de nouveaux soldats, et leurs pertes affectaient beaucoup moins leur effort de guerre que celui de Pyrrhus.

Depuis, une Victoire à la Pyrrhus est une victoire avec un coût dévastateur pour le vainqueur.

 


Hier dimanche, Microsoft (que je tiens comme beaucoup d'autres comme l'Empire du Mal, the 'Evil Empire') a retiré son offre sur Yahoo!, offre améliorée à $34 par action (relevée de $3 depuis sa première offre.) pour un montant total de $47,5 milliards de dollars.

 

Yahoo! a campé sur ses positions à $37 par action. Une victoire donc, au bout de 3 mois de bataille.

 

L'envahisseur est repoussé, Jerry Yang l'a bouté en dehors de son territoire. Une Victoire qui n'est qu'une victoire à la Pyrrhus.

 

Je ne connais pas les échecs. Je joue aux Dames (!) tout au plus. Mais j'ai quelques prétentions en termes de Stratégie. J'avais annoncé il y quelques mois à ceux qui voulaient l'entendre (nommément ma voisine de 80 ans qui est -la pauvre- à moitié sourde) que le coup initial de Microsoft était un coup de maitre.

 

Un coup qui n'avait qu'une seule conséquence.

 

Echec et Mat. Checkmate: Yahoo! était déjà mort après ce coup. C'était écrit.

 

 

En retirant son offre pour Yahoo!, Microsoft a démontré qu'il restait le Prince Machiavel de la Technologie.

 

Pourquoi me direz-vous? Elémentaire:

 

-    Yahoo! n'a aucun vrai prétendant (AOL? Google? Soyons sérieux) et ses options en tant que société indépendante sont plus que limitées.

-         En se tournant vers Google, Yahoo! a montré son jeu et a clamé haut et fort que la société Yahoo! n'a aucune confiance en son propre moteur de recherche et sa propre plateforme de publicité online, et donc de fait admet sa défaite tactique (stratégique) sur le terrain -prometteur- des e-publicités.

-         Le cours de l'action va tomber (Je prédis une baisse à deux chiffres ce jour, à l'ouverture de Wall Street)

-      L'année dernière, selon une rumeur récurrente, Microsoft aurait fait une offre pour Yahoo! à $41 par action. Yang & Co auraient dit 'Non'. De même pour une offre à $31. Puis à $33. Si le cours tombe à environ $21, les actionnaires ne vont pas être très très contents. Je sens l'odeur du sang…il n'y a pas d'amis à Wall Street quand il s'agit de business.

-         Il va y avoir moult procès de la part des actionnaires. Pourquoi? Parce que les dirigeants n'ont pas agi pour dans l'intérêt social (de la société). Or la société appartient à ses actionnaires (C'est une profonde conviction: ceux-ci prennent le plus gros risque et ce en la finançant)

-      L'ambiance au sein de cette société doit être excellente… combien de temps avant un nouvel exode des meilleurs talents?

-         Dans les 12 à 24 prochains mois, après que Yahoo! ait bien bu la tasse, Microsoft fera une nouvelle offre, inférieure d'au moins $10 à sa meilleure offre; et Yahoo! acceptera.

 

Jerry Yang et David Filo ont crée Yahoo! à l'université Stanford, en janvier 1994, puis l'entreprise elle-même a été fondée en mars 1995.

Le 12 avril 1996, Yahoo! est coté en bourse avec une mise sur le marché de 2,6 millions d'actions à $13 l'unité, soit un total de $33,8 millions.

 

Jerry Yang a, depuis 12 ans, plusieurs fois loué le marché: des investisseurs (Business Angels, Venture Capital…) ont  cru à Yahoo! et son IPO (Initial Public Offering: Introduction en bourse), et ils ont accompagné la croissance de la société.

 

Mais en refusant les différentes offres de l'Empire du Mal, Jerry & David, ont tourné le dos à ce qu'ils ont porté aux nues, c'est à dire le marché et leurs investisseurs: les actionnaires.

 

Les mots du PDG de MicrosoftSteve Ballmer, vont hanter Yahoo! pendant quelque temps:

 

“I still believe even today that our offer remains the only alternative put forward that provides your stockholders full and fair value for their shares …By failing to reach an agreement with us, you and your stockholders have left significant value on the table. But clearly a deal is not to be.”

 

 

Checkmate they say: The Market giveth and the Market taketh away.

 

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