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  • Tariq Ashraf
  • Quelques bons mots, un peu d'humour (Anglais), beaucoup de Business (Une deuxième religion), des TMT... somme toute, le regard d'un simple Citoyen (Au sens de la Grèce antique) sur notre société.

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 22:26

Mes parents étaient propriétaires d'un restaurant et d'une épicerie Pakistanaise dans le quartier de Montparnasse à Paris: ils ont été commerçants pendant 32 ans avant de prendre leur retraite.

Le restaurant tournait bien et permettait de faire découvrir la cuisine Pakistanaise (L'un des premiers ouverts en France: 1975!) et l'épicerie prenait le relais en vendant les épices permettant de préparer les plats… avec bien sûr un accueil chaleureux (Gratuit!), tous les conseils de cuisine nécessaires aux clients (Gratuit!) et un livre de cuisine (Payant par contre, mais peu cher… très bon livre d'ailleurs, 'La Cuisine Indienne et Pakistanaise: facile et bon marché', si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à me contacter, je vous ferais un prix: ma cave est mise à contribution pour cause de stockage parental).

Mom & Pop Store

Implantés dans le milieu des années 70, jusqu'à leur retraite en 2008, ils connaissaient tout le quartier, ils ont vus des couples se former, des enfants naitre et grandir… une vraie connaissance doublée d'une intimité client.

Du 'Business' (Restaurant) donc, du 'Repeat Business' (Restaurant) et du 'More Business' (Epicerie): commerçants dans l'âme car 'Punjabis'.

Le Saint-Graal: mieux connaitre ses clients et leur proposer des produits qui seraient susceptibles de leur plaire. C'est d'ailleurs ce que pratiquent les banques de détail depuis un moment, en utilisant les informations personnelles et de transactions financières afin de faire du Cross et de l'Up-Selling de produits financiers (Assurances, SICAV etc…)

Sous réserve de conformité à la loi (CNIL entres autres), une manne de données est donc amassée afin de cerner les clients et d'établir des profils permettant de faciliter la vente de services.

Prenons un moment et imaginons que cette connaissance, ne soit pas seulement financière, mais qu'elle ait trait à des achats de mobilier, de vêtements, de nourriture, bref de biens et de services qu'acheteraient des ménages lambda…

Imaginons de même que ces données soient accessibles dans leur globalité et en temps réel, et qu'elles soient l'apanage d'une seule entreprise.

Pour finir imaginons que la même entreprise prenne une commission sur chaque transaction et qu'elle ait plusieurs millions de clients et ce dans le monde entier.

Pour certains une telle situation serait un cauchemar (Big Brother is watching you), pour d'autres la description d'une Success Story...

Bonjour, bienvenue, que nous vaut le plaisir de votre venue?

L'un des joyaux du firmware iPhone OS 3.0 (Sortie le 17 juin) est le 'In App Purchase': la possibilité de vendre un contenu supplémentaire après installation d'une application (Payante) iPhone/iPod Touch, et ce via l'iTunes Store.

Cette nouvelle fonctionnalité s'accompagne d'un suivi des achats (Qui a acheté quoi, où…), de l'automatisation des paiements (One-Shot ou...Abonnement) et ce pour chaque transaction.

La plateforme iTunes permettra par exemple la vente d'abonnements à un magazine, avec un paiement mensuel, annuel ou avec une fréquence définie.

Pour schématiser, le processus est le suivant:

-          Les modalités de vente sont soumises par l'éditeur de contenu à la plateforme iTunes via le SDK (Software Development Kit) iPhone 3.0.

-          Lorsque le client veut procéder à un achat, l'application crée une requête de paiement et l'envoie à la plateforme iTunes

-          Après vérification (Facturation du client) la requête est acceptée et une notification est envoyée à l'application.

-          Une fois la notification reçue, l'application débloque le contenu qui fait l'objet de la transaction d'achat.

I know who you are, what you like, what you want…

Cette nouvelle fonctionnalité donne à Apple, un niveau de connaissance des habitudes de consommation de ses clients sans précédent: habitudes que l'on peut coupler aux données existantes de fréquentation de réseaux sociaux.

Au rythme actuel de croissance des ventes, Apple va se retrouver avec une base installée de 50 millions d'iPhone et d'iPod Touch au premier trimestre 2010…

50 millions d'utilisateurs avec un historique de carte de crédit, d'achat et d'utilisation (Fréquence, durée) des applications, des données échangées (SMS, Email…), des connexions à des réseaux sociaux (Via les applications Facebook et LinkedIn, demain l'échange de données et/ou cartes de visites avec d'autres iPhones via Bluetooth), des schémas de trafic réseau (mobile ou non), de données sur l'élasticité prix/volume de chaque contenu…

Il est vrai qu'Apple a déjà eu un avant-gout de data mining de données client avec l'iTunes Store avec les achats de  contenu audio et video, mais ce contenu est somme toute limité, pré-packagé et statique.

L'App Store offre des applications qui offrent des possibilités qui sont beaucoup plus importantes: ces applications peuvent être upgradées, se connecter à d'autres applications et services, et utiliser l'écosystème de l'iPhone.

Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même?

Avec l'App Store, Apple:

-          Rend sa plateforme iPhone/iPod Touch plus attractive

-          Récupère 30% du montant de chaque transaction

-          Récupère des données clients inestimables… et emmagasine ce qu'on appelle le Customer Insight.

Bien sûr toute les données recueillies ne seront pas utilisées/stockées et ce pour des raisons légales, de pression de la part des clients (Confidentialité des données notamment) et pour des raisons matérielles.

Toutefois la seule utilisation des métadonnées (Données agrégées, qui dans ce cas, pourraient l'être notamment sans identification des individus) donnerait un avantage concurrentiel unique (Et difficile à répliquer) à Apple.

A l'exception de Google, aucun autre acteur (Nokia? RIM? Microsoft?) ne dispose de ce type de connaissance client dans le secteur du mobile: Google possède une capacité reconnue d'analyse de données (A l'origine même de la société) mais sa plateforme Android est naissante, et fragmentée entre plusieurs constructeurs, possédant chacun leur business model: Apple possède (A date avec le lancement à venir de l'iPhone 3G S) d'une plateforme unique avec l'iPhone/iPod Touch.

Son, Money does not grow on trees.

Il est difficile de savoir si Apple aura les moyens de mettre en place l'infrastructure nécessaire afin de rassembler, stocker et analyser ces métadonnées, afin de les 'monétiser' en proposant des services et des biens adaptés…

La volonté par contre, est bien là: l'application iPhone (Native) permettant la consultation du cours de ses actions (Via Yahoo!) transmettait l'historique de consultation aux serveurs d'Apple et ce dès la première mouture de l'iPhone.

Quand j'étais enfant, j'accompagnais mon père lorsqu'il faisait les courses dans le quartier, lors d'achats conséquents, il demandait une remise en 'tant que Commerçant', étonnamment cela marchait quasiment à chaque fois.

Même si c'est un (Très bon) commerçant je ne suis pas sur que Steve Jobs accepte cette pratique, même en demandant gentiment… peut être en me connaissant un peu mieux, qui sait?

 

@TariqAshraf

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